À un moment où à un autre, la maladie ou plus généralement la souffrance viendra s'introduire dans votre vie, c'est inévitable. Cela peut aller du simple mal de tête à la maladie chronique incurable. Et pourtant, ce n'est pas la maladie elle même qui importe, c'est la façon dont vous allez la gérer.
La faute à pas de chance : uniquement si vous y croyez
Tout d'abord, ça semble évident mais il est toujours bon de le rappeler, un corps parfait n'existe pas. Ce n'est pas parce que vous semblez être la seule personne à être malade que c'est le cas. Tout le monde a, à un moment ou un autre, un problème à gérer avec son corps imparfait. Que vous ayiez 20 ou 60 ans vous êtes malheureusement tout aussi vulnérable à un accident, une maladie ou une infirmité.
Vous allez me dire que statistiquement, les personnes âgées sont plus sujettes à la maladie, et je ne vais pas vous contredire. Toujours est-il que, les statistiques, quand ça tombe sur vous, elles ne vous sont pas d'une grande aide. Que vous soyiez statistiquement la seule personne sur 10 millions ou la seule personne sur 1 million à contracter la maladie, ça ne change rien pour vous : vous allez devoir faire avec. Alors ne restez pas à l'étape de Victime « mais pourquoi ça tombe sur moi », « j'ai vraiment pas de chance dans la vie » trop longtemps, ça ne vous fera pas avancer. Ça ne fera même qu'empirer votre état. Acceptez ce qui est, laissez aller et profitez du moment présent.
Saisissez cette opportunité de vous dépasser
La maladie est une excuse toute faite pour se complaire dans son inaction. Vous avez enfin une raison de ne pas tenter ce que vous avez toujours voulu tenter : vous êtes malade. Vous n'aviez jamais trouvé « le courage de vivre consciemment » jusqu'ici, mais vous n'avez même plus à essayer maintenant, la maladie vous donne une excuse toute trouvée. Avant, vous aviez peur de vivre votre vie, de sortir du rang, d'essayer autre chose. Maintenant, la maladie vous permet de vous soulager de toutes ces peurs, car vous avez maintenant une raison « socialement admise » de ne pas vivre la vie que vous souhaitez réellement vivre au fond de vous. Prenez conscience que ce n'est pas la maladie en elle même qui vous empêche de vivre pleinement, c'est la sécurité qu'elle procure en vous donnant une excuse que personne ne questionnera, même pas vous.
Je dis non, non, et non. Nombre de personnes n'ont pas pris leur maladie comme excuse : Edith Piaf (polyarthrite rhumatoïde), Grand Corps Malade (accident dans une piscine, handicap à vie), J.F. Kennedy (maladie d'Addison), Eisenhower (Aphasie de Broca), Van Gogh (Épilepsie), j'en passe et des meilleurs. Qui êtes-vous pour laisser la maladie définir qui vous devez être ? Êtes-vous sûr que vous ne valez pas mieux que ça ? Vous êtes vous déjà posé la question ne serait-ce qu'une seule fois ? Alors vous aussi vous l'accepterez pour ce qu'elle est : une partie indissociable de votre corps avec laquelle vous devez composer, ni plus, ni moins.
J'ai moi-même vécu deux années difficiles, le style de truc improbable qui n'arrive qu'aux autres et qu'aucun médecin n'arrive à diagnostiquer, et pourtant cette fois-ci c'était pour moi. Pendant ces deux années où la souffrance était quotidienne j'ai été papa pour la troisième fois, soutenu une thèse en informatique, monté ma propre entreprise et pris la direction technique d'une autre entreprise. Si je l'ai fait, vous aussi vous pouvez y arriver, je crois en vous, alors faites de même !
Astuces pour rester serein face à la maladie
J'ai tiré quelques enseignements de ces deux années, alors si ça peut servir à d'autres les voici :
- Quand on vous demande comment vous allez, répondez : « Ça va très bien aujourd'hui, merci ! ». Mettez-y de l'enthousiasme, du cœur. L'esprit humain est ainsi fait : en vous forçant à faire comme si vous n'étiez pas malade, vous allez finir par l'intégrer d'une manière ou d'une autre. Attention, je ne parle pas ici de nier votre maladie, mais juste de vous faire un peu violence et de positiver, vous allez voir que juste répondre sincèrement que « ça va », c'est déjà un grand pas vers la guérison morale.
- N'utilisez pas votre « maladie » comme sujet de discussion dans vos relations sociales. Plus vous en parlerez constamment, plus vous lui donnerez une existence, tant et si bien que vous finirez par n'exister aux yeux de vos relations que par votre maladie. Ne lui donnez pas plus d'importance qu'elle n'en a, elle ne le mérite pas ! Mettre en pratique le « Ça va très bien aujourd'hui » aide d'ailleurs à ne pas bifurquer sur la maladie comme sujet de discussion.
- Ne jouez pas la victime pour obtenir l'attention des autres. Jouer la victime n'a jamais aidé personne, ça peut vous procurer un sentiment de protection à court terme lorsque l'on vous plaint, mais croyez-moi, personne n'aime être du côté des victimes.
- Choisissez une ou deux personnes à qui vous pouvez vous confier et qui vous connaissent pour ce que vous êtes. Elles seront bien plus utiles pour votre bien-être que le fait de ressasser votre maladie dans toute vos conversations.
Et pour finir, ne vous interdisez rien tant que vous n'avez pas la preuve que vous ne pouvez pas le faire. Et cette preuve vous ne pourrez l'obtenir qu'en ayant essayé. Vous avez autant le droit que tous les autres de profiter de la vie. Vous avez même peut-être un petit avantage : vous êtes conscient qu'elle ne tient pas à grand chose. Je ne dis pas que c'est facile et que ça se fait en un clin d'œil, j'ai moi-même eu du mal à le faire. Mais ça ne dépend que de vous.
À la croisée des blogs
Cet article a été rédigé dans le cadre de « À la croisée de blogs » du site Développement Personnel. Cette édition numéro 53 est gérée ce mois-ci par le blog « Vers une vie sereine ». Pour plus de détails, consultez l'article de lancement de l'édition du mois de Février.