L'invasion qu'on nous cache
15-10-2013Je n'en croyais pas mes yeux. Tranquillement assis dans un train, je tombe nez à nez avec cette phrase placardée en énormes lettres sur la première page d'un magazine : « L'INVASION qu'on nous cache ». À côté, une photo toute aussi grande d'une femme portant le niqab. Français, tremblez, on vient vous envahir « votre » pays. L'homme lisant ce magazine est calme, droit, posé : la peur fait partie intégrante de sa vie, elle est sa vie.
C'est quand même incroyable d'en arriver là : la peur de l'autre affichée en lettres capitales sur un magazine national. À l'image des passagers fatigués de ce train, tout le monde dort.
Les gens ne se rendent même plus compte qu'ils ne sont que peur. Peur de l'autre, peur de l'étranger, peur d'être au chômage, peur de se retrouver seul, j'en passe et des meilleures. La vie devient une géante organisation pour gérer ses peurs.
- J'ai peur de me retrouver sans argent, je fais donc tout pour trouver un travail « stable » en CDI. Peu importe si je m'épanouis ou non, puisque la priorité c'est contenir ma peur.
- J'ai peur de me retrouver seul, je fais donc tout pour que l'autre dépende de moi. Peu importe si cette relation de dépendance est néfaste à notre épanouissement, au moins je ne suis pas seul.
- J'ai peur des autres, je vote aux extrêmes, peu importe si l'histoire me montre que ça n'a jamais rien apporté de bon.
Pour faire court, je survis mais je ne vis pas. Je survis à l'invasion de mes peurs.
Et si, avant de s'occuper de ce qui ne vous regarde pas (c'est à dire les évènements extérieurs à vous même comme l'argent, les autres, …), vous commenciez par vous occuper de vos propres fesses ? Et si vous vous remettiez un peu en question et vous vous mettiez à travailler sur vous ?
Peut-être que vous découvririez que :
- Vous avez beaucoup à donner et qu'il y en a pour tout le monde
- Votre égo vous fait plus de mal que de bien
- Personne n'est responsable de votre malheur à part vous
- Le bien-être (il porte d'ailleurs très bien son nom) se trouve à l'intérieur de soi
Vous pourriez alors commencer à vivre et faire une différence positive dans ce monde. Mais pour ça il ne faut pas se tromper d'invasion. Celle qui faut stopper, ce n'est pas celle des « étrangers », mais celle de vos peurs. Ayez le courage de vivre, debout les gens !