Exemples de lâcher prise
23-08-2019Cet article fait partie de la traduction du livre « The one skill » de zenhabits
Alors, à quoi ressemble le lâcher prise dans la vie de tous les jours ? Examinons quelques exemples pratiques de ce que vous pourriez faire dans différentes situations.
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Votre collègue est grossier avec vous. Votre réaction initiale peut être de la colère ou un sentiment d'avoir été offensé, parce que vous vous accrochez à un idéal de la façon dont les gens devraient vous traiter. Cependant, la colère ne fera qu'empirer la situation, et vous serez en colère et malheureux. Exercez vous donc à mettre de côté l'idéal et la colère, et essayez plutôt de voir la souffrance que le collègue doit endurer pour agir de cette façon. Soit il souffre particulièrement aujourd'hui et se défoule sur vous (il ne gère pas bien ses problèmes), soit il le fait par habitude, ce qui signifie qu'il souffre constamment dans sa vie. Vous pouvez avoir de l'empathie envers la souffrance, comme vous le faites vous-même, et en plus, vous vous en êtes aussi déjà pris à des personnes avant, donc vous savez que c'est une erreur très humaine. En voyant cette souffrance, en compatissant avec elle, vous pouvez y répondre de manière appropriée, voir si vous pouvez soulager la souffrance. Plus tard, une fois qu'il se sera calmé, vous pourrez essayer d'exprimer avec compassion que vous avez eu l'impression d'avoir été maltraité et essayer de travailler avec lui pour trouver un meilleur moyen pour vous deux d'exprimer vos frustrations.
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Votre fils ne nettoie pas sa chambre. Vous êtes frustré/en colère parce que votre fils est censé se comporter différemment - il est irrespectueux, vous lui avez dit mille fois, etc. Votre colère n'est pas causée par votre fils, mais par votre idéal au sujet de la manière dont il doit se comporter. Ses actions ne correspondent pas à votre idéal, donc vous êtes frustré. Cette colère nuit à votre relation avec lui, parce que vous lui montrez avec véhémence à quel point vous êtes malheureux avec lui, et il se met sur la défensive et se lasse que vous l'agressiez, ce qui est compréhensible. En plus, vous n'êtes pas heureux. Vous vous exercez donc à mettre de côté votre idéal pour l'instant, à vous calmer et à voir votre fils tel qu'il est : une bonne personne, qui veut être heureux, qui n'a pas les bonnes habitudes (vous non plus) ou qui a peut-être des priorités différentes des vôtres. Sa façon d'être heureux est différente de la votre. Alors vous l'appréciez pour ce qu'il est, allez voir ce qui le rend heureux, faites-lui un câlin, passez du temps avec lui en l'acceptant pour ce qu'il est. Et s'il y a un problème avec ses habitudes de nettoyage, peut-être pourriez-vous en parler calmement et trouver une solution qui fonctionne pour vous deux, en reconnaissant qu'il va probablement se planter dans cette habitude et qu'il a juste besoin de votre soutien pour créer de nouvelles habitudes.
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Votre fille fait une crise de colère. Elle ne se comporte pas selon votre idéal d'enfant parfait, et donc vous êtes frustré. Vous explosez, agissez par colère, ce qui vous fait mal, à vous et à elle. Ou au contraire, vous mettez de côté votre idéal au sujet de la manière parfaite pour elle de se comporter, et vous acceptez son « mauvais » comportement. Et en fait, elle est frustrée et c'est la seule façon dont elle sait se comporter quand elle est frustrée. Elle fait face aux mêmes problèmes de lâcher prise que vous et ne s'en sort pas bien ! Ainsi, vous pouvez 1) voir sa souffrance, 2) la réconforter dans sa souffrance, et 3) commencer à lui enseigner calmement de meilleures façons de mieux gérer sa frustration, quand elle est calmée. Mais réalisez que c'est la façon dont vous faites face à votre frustration qu'elle apprendra, et non ce que vous lui direz. Donnez donc l'exemple en lâchant prise et en mettant de côté votre frustration, et elle apprendra de cet exemple.
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Votre père est en train de mourir d'un cancer. C'est extrêmement triste, et vous ressentez immédiatement la perte et le chagrin, et ce pendant des mois, alors qu'il est mourant. Vous aimeriez qu'il aille mieux. Vous aimeriez qu'il ne meure pas. Ce sont des idéaux (un père en bonne santé, qui ne mourra pas) qui, bien sûr, ne correspondent pas à la réalité. Alors, que pouvez-vous faire ? Pratiquez le lâcher prise de ces idéaux, et acceptez votre père pour ce qu'il est en ce moment (quelqu'un de mourant), en acceptant aussi votre souffrance et la sienne. Soyez avec lui, dans l'acceptation, et appréciez-le tel qu'il est. Soyez reconnaissant pour le temps que vous avez passé avec lui et pour tout ce qu'il vous a donné. Soyez compatissants avec lui, en essayant de l'aider à traverser sa souffrance. Réfléchissez à la nature de votre propre vie, et constatez qu'il ne vous reste plus beaucoup de temps, et décidez comment vous voulez passer ce temps - en souhaitant que les choses soient différentes et en souffrant, ou en établissant des relations, en trouvant le bonheur, en rendant les autres heureux.
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Votre femme semble distante et désintéressée par vous. Vous êtes frustré ou blessé parce qu'elle n'atteint pas votre idéal au sujet de la façon dont elle devrait agir (avec amour, chaleur et bienveillance, tout le temps). Cela vous fait mal agir, ce qui nuit davantage à la relation et vous rend malheureux. Essayez plutôt de lâcher prise sur la façon dont elle devrait agir et de la voir telle qu'elle est : en souffrance. Elle traverse une période difficile, et peut-être pourriez-vous faire preuve de compassion à son égard. Peut-être qu'elle voudra vous en parler, ou peut-être qu'elle veut un peu d'espace. Imaginez une époque où vous vouliez de l'espace pour vivre quelque chose par vous-même. Réalisez qu'il ne s'agit pas de vous, mais de quelque chose qu'elle traverse. Mais quand les choses seront calmes, vous devriez certainement lui parler de ce qui se passe et de la façon dont vous pouvez trouver une solution ensemble.
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Vous avez trop à faire aujourd'hui. Cela vous rend anxieux/stressé, parce que votre idéal est d'avoir juste ce qu'il faut à faire, et que vous le ferez bien, avec calme et bonheur. Le stress vous fait passer une mauvaise journée, et est peut-être même une raison de pourquoi vous faites du mauvais travail, parce que vous ne pouvez pas vous concentrer complètement à cause du stress. Essayez plutôt de mettre de côté votre idéal. Acceptez votre souffrance, réconfortez-vous. Acceptez la situation : vous avez une tonne de travail et un temps limité. Utilisez le temps limité à bon escient en faisant une chose à la fois, du mieux que vous pouvez, compte tenu de vos limites de temps, puis faites la chose suivante. Renégociez les demandes s'il devient évident que vous n'allez pas respecter les délais. Vous ne pouvez pas faire plus d'une chose à la fois, alors concentrez-vous, faites votre travail et acceptez vos limites. Et en fait, si vous pratiquez cette méthode une tâche à la fois, vous pouvez apprendre à travailler avec concentration et calme, et être heureux dans votre travail.
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Vous voulez faire de l'exercice, mais repoussez à plus tard. Vous n'êtes pas à la hauteur de vos idéaux quant à la discipline dont vous devriez faire preuve, et cela vous frustre et vous fait vous sentir mal dans votre peau. Vous vous réconfortez, parce que vous vous sentez mal, avec la nourriture et la télévision. Cela ne fait qu'empirer les choses à long terme, parce que vous n'arrivez pas à vous ressaisir. Au lieu de cela, abandonnez l'idéal de la discipline à laquelle vous devriez être soumis. Acceptez que vous souffrez, que vous avez beaucoup à faire et que vous êtes fatigué, ce qui vous donne envie de remettre à plus tard l'exercice. Ayez pitié de cette souffrance. Et voyez l'exercice comme une façon compatissante de soulager la souffrance - il soulage le stress, vous fait vous sentir mieux dans votre peau. Laissez derrière vous vos mauvais sentiments au sujet de vos échecs passés, établissez un meilleur plan d'exercice qui vous aidera à surmonter vos obstacles (dormez plus tôt si vous êtes fatigué, faites de l'exercice à midi si vous ne pouvez le faire après le travail, etc.) Soyez dans le moment présent avec l'exercice plutôt que de vouloir que l'exercice soit ce qu'il n'est pas (facile et confortable).
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Vous attendiez un visa pour être prêt à voyager à partir d'aujourd'hui, mais cela ne se fera pas avant la semaine prochaine. Ça va gâcher votre voyage ! C'est incroyablement frustrant, parce que vous fantasmez sur ce voyage depuis deux mois, que vous avez fait des projets avec des amis, que vous avez une grande réunion là-bas, et que maintenant vous allez devoir laisser tomber tout le monde. La vie n'est pas conforme à l'idéal qui consiste à croire que tout devrait se passer parfaitement, que vous devriez effectuer le voyage parfait, que vous ne devriez laisser tomber personne. Vous êtes donc super frustré, en colère contre le bureau des visas, et vous aimeriez que les choses soient différentes. Votre colère n'accélèrera pas l'obtention du visa, elle vous rendra malheureux. Au lieu de cela, laissez tomber votre idéal - il n'existe pas dans la réalité et il n'existera pas. Il ne fait que vous rendre malheureux. Tournez-vous vers votre souffrance, acceptez-la, réconfortez-la. Acceptez que ce voyage ne se déroule pas comme prévu. Dites aux gens que les choses ont changé. Élaborez un nouveau plan en fonction de la réalité des nouvelles circonstances. Voyez que cette nouvelle réalité n'est pas vraiment pire que ce que vous aviez espéré, mais n'est pire que si vous la comparez à votre imagination. La vie n'est pas votre fantasme, alors laisser tomber le fantasme et apprécier la réalité vous aidera grandement.
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Vous êtes malheureux à propos de votre corps. Votre corps ne correspond pas à vos idéaux d'à quoi il devrait ressembler - maigre, avec de beaux seins ou des muscles ou quoi que ce soit d'autre. Ainsi vous vous sentez malheureux avec vous-même, et pour réconforter ce malheur, vous vous mettez peut-être à manger, et de ce fait, empirez les choses. Votre idéal vous rend malheureux. Mettez plutôt l'idéal de côté pour un moment. C'est juste un fantasme. Acceptez la réalité de votre corps - il vraiment génial tel qu'il est, si vous pouvez apprendre à voir la grandeur en lui. Imaginez toutes les choses incroyables qu'il peut faire ! Pensez à la façon dont il vous sert tous les jours. Wow ! Quel beau corps ! OK, ça ne correspond pas à l'image d'un mannequin de couverture, mais c'est juste de la fantaisie conçue pour vous amener à acheter un magazine ou des vêtements. Au lieu de cela, soyez compatissant avec votre souffrance. Acceptez que vous faites de l'embonpoint et réfléchissez calmement à ce que vous pouvez faire pour être en meilleure santé. Vous n'obtiendrez jamais un corps idéal (c'est de la fantaisie) mais vous pouvez 1) apprendre à être reconnaissant pour votre corps tel qu'il est, et 2) vous concentrer sur votre santé. Faites des choses saines, comme manger des légumes, faire de l'exercice et méditer. C'est plus productif que de comparer son corps à un fantasme.
Il y a évidemment des douzaines d'autres exemples que je pourrais écrire, mais si vous lisez attentivement les exemples ci-dessus, vous verrez un modèle qui s'en dégage, et vous serez capable d'appliquer le modèle à n'importe quelle situation :
- Voyez comment l'idéal vous fait souffrir.
- Voyez comment l'idéal aggrave la situation (le fait d'être en colère ne fait que nuire à votre relation, le fait d'être malheureux vous incite à vous consoler avec de la nourriture, etc.)
- Essayez de mettre de côté votre idéal et votre colère.
- Tournez-vous vers votre souffrance, acceptez la souffrance et réconfortez-vous.
- Voyez l'autre personne ou la situation telle qu'elle est réellement. Réalisez que l'autre personne souffre aussi. Acceptez l'autre personne telle qu'elle est, acceptez la situation telle qu'elle est.
- Donnez de la compassion à l'autre personne.
- Traitez la situation avec calme et de manière appropriée. Trouvez des moyens d'améliorer la situation s'il y a un problème à résoudre. Soyez reconnaissant pour les choses telles qu'elles sont.
Bien sûr, vous ne rencontrerez pas toujours ce modèle idéal. Vous allez mal gérer les choses, comme nous tous. Et ce n'est pas grave. Voyez ce qui s'est passé, rétrospectivement, et voyez comment vous auriez pu le faire différemment, comment l'utilisation du modèle ci-dessus aurait pu aider. Essayez de vous entraîner la prochaine fois.